Vague de chaleur : Interview exclusive avec le directeur général de la météorologie.

Le Gabon sous une chaleur intense depuis quelques jours. Qu’est-ce qui explique ce phénomène ? Éléments de réponse dans cette interview exclusive, avec le directeur général de la météorologie gabonaise, expert en la matière, monsieur Gilbert Ondo Ndong.

Rédaction : Bonjour! Est- ce – que vous pouvez vous présenter à nos lecteurs ?

Gibert Ondo Ndong: Je suis Ondo Ndong Gilbert, directeur général de la météorologie, Représentant Permanent du Gabon auprès de l’Organisation Météorologique Mondiale( OMM).

Rédaction : Les populations se plaignent aujourd’hui d’une chaleur inexplicable de nuit comme de jour. Vous êtes expert en la matière qu’est-ce qui explique ce phénomène ?

Gilbert Ondo Ndong : C’est la saison sèche, vous savez que depuis l’école on nous parle des quatres saisons du Gabon, deux saisons sèches et deux saisons de pluie. Présentement nous sommes en train de sortir de la petite saison sèche. C’est vrai que sur la base des données de température mesurées, les dix premiers jours de février ont été caractérisé par une chaleur de température au dessus de la moyenne normale qui est de 1,5 à 2 degré. Ce qui est important pour le ressenti sur le corps humain, et cette augmentation peut être dû à plusieurs causes, vous savez que l’atmosphère est dynamique, ce qui sous entend que les phénomènes qui ont lieux dans une province peuvent avoir de l’impact chez nous. La saison écoulée on avait parlé de phénomènes de ligne sur l’océan Indien, je ne dis pas que ça soit la cause, mais cela peut concourir à ce réchauffement anormal que nous ressentons. Il y a plusieurs sources de réchauffement atmosphérique un peu partout dans le monde, et comme la météo n’est pas confinée dans les frontières administratives ou continentale vous comprenez que lorsqu’on parle de changement climatique et réchauffement planétaire cela n’est pas une chimère c’est une vérité qui est prouvée par les différentes études. Nous sortons de la saison de pluie, l’atmosphère est rengorgée d’eau, nous rentrons dans la saison sèche et brusquement l’atmosphère est réchauffée avec l’humidité contenu dans l’air et compte tenu du fait que nous avons un nuage permanent au dessus de notre province, tout cela regroupé indu un phénomène d’effet de serre soutenu et c’est ce qui justifie le malaise que nous ressentons.

Rédaction : C’est quoi le changement climatique en français facile ?

Gilbert Ondo Ndong : Vous faites bien de poser cette question. On doit d’abord se demander qu’est-ce qui change ? Quand nous faisons les études, nous nous sommes rendus compte que sur la durée moyenne et à long terme, les températures mesurées ont tendance à augmenter. Il ya une variation saisonnière, régulière par rapport au temps et à l’espace. Mais lorsqu’on considère toutes ces variations et on calcule les tendances, on se rend compte qu’il y a une tendance à la hausse en ce qui concerne les précipitations et les vends, donc nous concluons à un changement climatique, c’est sont ces paramètres qui changent.

Rédaction : Dans ce cas, qu’est-ce qu’il faut faire ? Quelles sont les mesures à prendre ?

Gilbert Ondo Ndong : Nous ne sommes pas spécialiste en médecine, mais on peut conseiller aux populations de beaucoup se hydrater. Boire beaucoup d’eau, d’éviter de s’exposer direct au rayonnement du soleil pendant les périodes de pointe (13 à 16 heures), de s’habiller de façon léger. Voilà ce que nous pouvons conseiller aux gens.Encourager les concitoyens aussi à suivre les prévisions météo, parce qu’on s’intéresse à la météo lorsqu’il y a des malaises( les précipitations, chaleurs). Il faut que nous comprenons que le changement climatique n’est pas un conte de fée, c’est un fait avéré. Aujourd’hui, la plupart des pays se mobilisent pour avoir des services d’observation de l’atmosphère et le suivi de ces phénomènes assez robuste, le Gabon notre pays ne doit pas rester en marge. Il nous faut avoir un système de météorologie d’observation, des évènements et des comportements fluides à la surface de la terre assez robuste, voilà ce qu’il faut pour pouvoir donner des alertes précoces aux populations, puis leurs donner l’information sur le temps pour accompagner l’activité économique, la santé, l’adaptation et la résilience des populations, sans oublier les décideurs dans la prise des décisions adéquat en tenant compte de tous ce que nous sommes en train d’énumérer dans le changement climatique, le réchauffement global de la planète.

Rédaction : Monsieur Gilbert Ondo Ndong, nous vous remercions !

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